Numérique, IA & métatechnologies: quel avenir voulons-pour l’humanité?
Nous sommes débordés par les avancées exponentielles des métatechnologies. Sans un nouveau cadre éthique global, toutes nos mesures, réglementations et dispositions sont vouées à rester locales, parcellaires et au total inefficaces.
Soutenir la DUDEH, c'est participer à la fondation d'un cadre éthique planétaire pour les générations actuelles et futures.
Qui sommes-nous?
Nous sommes un collectif cherchant à promouvoir l’idée d’une DUDEH.
Les membres fondateurs
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Stéphane Demarquette
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Olivier Réaud
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Mark Hunyadi
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Harrie Baron
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Anna Bánfi
Coach entrepreneuriale, sociale et écologique
Une déclaration universelle des droits de l'esprit Humain, pour quoi faire?
L’idée est simple. Face au développement exponentiel du numérique, de l’IA et des métatechnologies, il ne suffit plus de protéger, comme on tente de le faire actuellement, les droits et libertés individuels (RGPD, DMA, DSA, DGA, IA Act,…).
Face à l’extension de ces technologies, l’enjeu n’est plus seulement celui de la liberté des personnes ou du respect de leur vie privée, mais celui du type d’existence qu’induit leur usage généralisé : une existence faite de comportements fonctionnels, paramétrés par les machines et au service de l’écosystème numérique. Une existence dont le seul horizon est l’optimisation technique, comme le montre déjà l’exemple partout vanté des smart cities. Les smart cities, villes ultra-connectées, incarnent ce que pourraient être nos sociétés de demain.
Une telle existence, entièrement dépendante des métatechnologies et soumise à elles, est pourtant compatible avec le respect des droits fondamentaux des individus. Loin de nous en protéger, ces droits, précisément parce qu’ils peuvent être respectés dans un écosystème numérique, favorisent son avènement. Tel est d’ailleurs le projet de société qu’encourage jour après jour, texte après texte, l’Union européenne dans sa vision de la future société digitale.
Rien dans le droit actuel ne protège donc contre ce type d’existence. Si nous laissons faire, ce mode de vie pourrait donc bien s’installer par défaut, à bas bruit. La vie algorithmée pourrait devenir la norme d’existence.
Notre conviction est que la dépendance permanente aux dispositifs numériques affecte notre esprit en profondeur, c'est-à-dire notre existence, notre manière d’habiter le monde, nos comportements et notre relation aux autres, aux objets, aux institutions et à soi-même.
Aujourd’hui, l’esprit humain est menacé par des tentatives d’extraction, de captation et de manipulation qui, agrégées, finiront par le coloniser. Les problèmes de santé mentale, qui se répandent à la manière d’une épidémie, n’en sont que le symptôme le plus visible.
Or, si c’est l’esprit qui est menacé, c’est l’esprit qu’il faut défendre.
C’est pourquoi nous affirmons qu’il est urgent d’ajouter un étage à la Déclaration des droits de l’homme, afin de prendre en considération l’esprit humain, dans toutes les dimensions de son existence. Pour assurer son épanouissement et sa souveraineté dans l’écosystème numérique.
Protéger l’esprit, c’est protéger l’humanité elle-même.
C’est ce que propose la Déclaration universelle des droits de l’esprit humain.
Un label pour l’esprit
Nous voulons commencer par créer un label pour l’esprit. Nous voulons que les utilisateurs sachent, lorsqu’ils utilisent un dispositif connecté, à quoi et à qui ils ont à faire.
L’entreprise s’est-elle engagée pour la DUDEH? Son produit est-il compatible avec la souveraineté de l’esprit? Vise-t-il d’abord une utilité humaine avant de servir l’utilité de l’écosystème? A-t-elle envisagé les effets à long terme? A-t-elle gardé l’esprit à l’esprit?
A ces questions, le label répond en un clin d’œil. Il prouve l’engagement pour les valeurs promues par la DUDEH, l’engagement pour le projet humain porté par le numérique.
Et cela fait toute la différence.
Notre démarche
Le projet DUDEH se présente comme une fusée à trois étages, dont le dernier est celui de la Déclaration universelle des droits de l’esprit humain à l’échelle planétaire – un étage certes idéal et visionnaire mais qui donne le cap à notre démarche d’ensemble. C’est l’étage du long terme, et donne son sens au mot « universelle » de la Déclaration.
Le premier étage est celui de la création d’un label DUDEH, incarnation d’une prise de conscience au niveau de la société civile.
1er étage de la fusée DUDEH
Avec nos partenaires (organisations et entreprises), nous travaillons à l’instauration d’un label, signe de l’engagement en faveur de la DUDEH.
- Le but : marquer l’adhésion au principe de la protection de l’esprit en soutenant notre collectif et ses actions, mais aussi créer un empowerment chez les acteurs
- Le moyen : s’engager pour la Déclaration, l’intégrer aux objectifs et à la raison d’être de l’entreprise
- L’intérêt : se placer, d’une manière visible pour le public (label), du côté d’une innovation au service de l’humain.
Nous ne demandons en aucune manière aux entreprises de se substituer aux Etats, ni de préfigurer une gouvernance mondiale du numérique. Mais nous leur demandons, dans leur quête de performance technique et économique, de garder l’esprit à l’esprit.
Cette adhésion sera donc matérialisée par un label, le label DUDEH.
Comme le label Bio, le label DUDEH donne une information précieuse à l’utilisateur. Comme le label Bio, le label DUDEH n’est pas une déclaration de politique générale, mais la marque du souci qui est porté au bien-être du consommateur. Le label DUDEH est la marque d’un engagement envers le bien-être de l’esprit.
Son principe général : que l’esprit ne soit jamais considéré comme un simple moyen en vue de fins qui ne servent pas ultimement son bien. La légitime recherche de performance économique et technique ne doit pas se faire au détriment du bien-être de l’esprit.
Voici quelques exemples :
- Ne pas favoriser artificiellement les addictions
- Ne pas favoriser artificiellement la viralité
- Ne pas favoriser artificiellement la manipulation des esprits (nudging, relances, sollicitations,…)
- Vigilance sur les décisions automatiques injustifiées
- Ne pas encourager la perte de maîtrise des utilisateurs
- Veiller à ne pas créer de servitudes inutiles ou injustifiées
- Veiller aux pertes de savoirs, de compétences, à la déprofessionnalisation
2e étage
Le deuxième étage est celui des actions qui contribueront à faire des principes de la DUDEH une politique partagée.
Création d’un prix, financé selon diverses modalités possibles (entreprises hors numérique ou pas, crowdfunding, …)
- Création d’événements publics (soirées artistiques, festivals,…)
- Nomination d’ambassadeurs de la DUDEH, hérauts de celle-ci (personnalités, chanteurs,…)
- Recherche d’engagement des politiques
- Recherche du soutien des grandes institutions internationales
3e étage
C’est notre étage visionnaire, qui donne le cap à l’ensemble : la Déclaration universelle des droits de l’esprit humain, et la proclamation de l’esprit humain comme patrimoine commun de l’humanité.
Etage visionnaire, mais pas irréaliste : l’urgence des problèmes de santé mentale, la présence de plus en plus invasive des dispositifs connectés dans nos existence, la méfiance accrue des utilisateurs envers l’IA, tout cela converge vers la nécessité pressante d’une protection de l’esprit.
La DUDEH, ainsi que la proclamation de l’esprit humain comme patrimoine commun de l’humanité donnent le cadre éthique indispensable à cette protection. Sans ce nouveau cadre, tout restera en l’état. L’avenir de l’humanité restera à la merci de la loi du plus fort numérique.
Ce cadre, nous ne l’avons pas. Créons-le.
Les deux niveaux de confiance
1. La confiance dans l’outil numérique
Spontanément, les utilisateurs ont tendance à faire confiance à leurs outils numériques, dans l’usage quotidien qu’ils en font. En 2025, 76% des Françaises et des Français disent avoir confiance dans le payement sans contact, par exemple. De plus en plus rares sont celles et ceux qui se méfient véritablement de leur smartphone, tant son usage c’est généralisé.
Il faut parler ici d’une confiance de 1er degré, confiance immédiate accordée à ces outils utilisés au quotidien. Les avantages sont tellement évidents, immédiatement visibles, l’usage journalier des outils numériques est tellement satisfaisant et pratique que les utilisateurs s’en remettent à eux sans plus y penser. Ils leur accordent spontanément confiance, par défaut.
2.La confiance dans l’écosystème numérique
Les choses changent dès lors que l’on passe à la confiance de 2e degré, la confiance à long terme. Il s’agit là de la confiance dans l’écosystème numérique en tant que tel, dans le projet de société qui peu à peu, petit à petit, de façon incrémentale, se dégage de l’usage généralisé du numérique. Les utilisateurs expriment une méfiance, encore accrue par la généralisation de l’IA, à l’égard de cette numérisation tendancielle de la société qu’ils voient venir.

Face à des métatechnologies exponentielles, la méfiance est elle aussi exponentielle.
Le phénomène intéressant est donc cette double évolution, qui n’est pas paradoxale mais relève de deux niveaux de confiance différents :
- Un usage croissant des outils numériques, dont l’utilisation immédiate suppose une confiance de premier degré;
- Mais une confiance décroissante à l’égard de l’avenir que dessine cette extension de l’usage des outils numériques.
Une prise en considération inégale des deux niveaux de confiance
Ces deux niveaux de confiance sont adressés de manière très inégale par les acteurs de l’écosystème numérique.
La confiance de 1er degré est l’objet d’une grande attention juridique. Il existe en effet, particulièrement en Europe, une foule de textes réglementaires, dédiés à la protection des données personnelles (RGPD), à la régulation des marchés numériques (DMA), à celle des contenus (DSA), à la gouvernance des données (DGA) ou aux usages de l’IA (IA Act). Ces textes juridiques visent à encadrer l’utilisation des dispositifs numériques, et à protéger les utilisateurs dans leurs droits fondamentaux. La confiance de 1er degré est donc bien encadrée.
Il en va tout autrement de la confiance de 2e degré, totalement désertée. Il n’y a aucun cadre normatif, aucune Déclaration, aucun engagement qui permette de donner, d’alimenter ou de renforcer réellement la confiance des utilisateurs quant aux perspectives de long terme du monde numérique, quant à la confiance que suscite l’écosystème numérique lui-même.
Or, c’est bien ce niveau-là qui suscite méfiance et inquiétude.
Le défi que nous voulons relever est donc de créer un cadre éthique qui n’existe pas encore. Il est la condition d’un numérique de confiance – de véritable confiance, de confiance à long terme. Les métatechnologies se déploieront de toute façon. Nous voulons œuvrer à ce qu’elles le fassent en préservant l’intégrité de l’esprit humain.
Métatechnologies
Le numérique augmenté de l’IA n’est pas une technologie comme les autres. Il n’est pas seulement une technologie qui nous permet de faire quelque chose dans le monde, comme de consulter la météo à New York. Il est une METATECHNOLOGIE, c'est-à-dire une technologie de toutes les technologies, une technologie qui intègre toutes les technologies antérieures et les impacte toutes. Le numérique augmenté de l’IA a cette particularité par rapport aux technologies traditionnelles qu’il n’a pas de fin déterminée, comme pour le marteau de planter un clou ou pour une voiture d’aller de A à B. Il n’a pas de fin propre, il est au contraire disponible pour toutes les fins; il est en réalité un moyen sans fin.
C’est pourquoi nous parlons de métatechnologies : elles sont capables d’intégrer toutes les technologies anciennes, d’impacter toutes celles qui existent et d’accueillir toutes celles qui vont encore exister, tels les ordinateurs quantiques qu’on nous annonce.
Comment nous rejoindre?
Le projet de la DUDEH est ambitieux, et visionnaire.
Soutenir la DUDEH, c'est participer à la fondation d'un cadre éthique planétaire pour les générations actuelles et futures.
Si vous êtes une entreprise :
Si vous êtes un utilisateur :